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Pays de Caux, un paysage bordé de falaises vertigineuses, adouci par une lumière nacrée, nous invite à cheminer sur les pas des impressionnistes.

Pays de Caux : tourisme au pays des peintres

Comme le soleil qui joue à saute-mouton par-dessus les nuages, les falaises de craie se mirant dans les clapotis d’écume ont, sans en avoir l’air, révolutionné la peinture de la fin du xixe siècle.

En effet, l’attrait puissant de cette curiosité naturelle éclairée par une lumière changeante a poussé hors de leurs ateliers Monet, Sisley, Boudin, Pissarro…

En posant leurs chevalets dans ce coin du bocage normand pour y capturer “sur le motif”, des fragments de cette clarté incomparable, ils inventèrent… l’impressionnisme.

Terre d’accueil de ces artistes “de plein air”, la Seine-Maritime, Pays de Caux, propose des itinéraires thématiques.

Dans cet esprit, on peut s’amuser à caboter, entre ports, stations balnéaires et paysages ruraux, “croqués” par d’illustres artistes.

En toute logique, notre première étape nous conduit au  Havre, puisque c’est en intitulant Impression, Soleil levant le tableau peint en 1872 devant son avant-port que Claude Monet s’improvisa parrain du mouvement qui allait rompre avec l’académisme.

Dans la ville actuelle quasiment détruite par les bombardements de la Seconde Guerre mondiale, le visiteur peut se familiariser avec l’œuvre d’Auguste Perret, chargé dans les années 1960 de sa reconstruction.

Cette architecture en béton a valu au site l’inscription en 2005 au patrimoine mondial de l’Humanité par l’Unesco.

Le  Havre compte quelques belles tables dont celle de Jean-Luc Tartarin, implanté dans un immeuble Auguste Perret.

Ses habiles compositions « terre et mer » lui ont valu cette année sa deuxième étoile Michelin (voir Saveurs n° 191). 


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Pays de caux : la falaise, la chèvre et le chocolat

L’air du large nous entraîne jusqu’à Étretat dont Claude Monet a brossé les falaises à toutes les heures du jour et sous tous leurs contours : on a répertorié soixante versions de « sa » Porte d’Aval.

Face à elle, on comprend sa frénésie quasi obsessionnelle et l’on goûte la comparaison de Guy de Maupassant qui, dans l’arche façonnée par les vagues, voyait un éléphant plongeant sa trompe dans la mer.

Pour avoir un point de vue “vertigineux” sur l’aiguille et la ligne abrupte de cette muraille de craie, une randonnée s’impose sur la crête qui culmine à 85 mètres, de préférence les poches lestées de ces chocolats qui ont de la barbichette, autrement dit la spécialité gourmande au lait de chèvre créée au Manoir de Cateuil.

Dans le registre gourmand, une autre visite nous attend à Fécamp, au Palais Bénédictine.

Haut lieu du tourisme industriel, la bâtisse mêlant styles gothique, renaissance et Art nouveau abrite la distillerie d’une célèbre liqueur à base de plantes, inventée au xvie siècle par un moine bénédictin.

Dans ce grand port de pêche à la morue très actif jusqu’en 1973, nous avait précédé l’illustre et décidément très productif Claude Monet qui en rapporta 22 marines.

Une bonne occasion de constater de visu que le paysage de bord de mer où il posa son regard et ses toiles est quasiment inchangé.

Balisée, la sente à matelot est très prisée des Fécampois et des touristes qui affluent depuis l’inauguration en 1854, du chemin de fer et des « trains de plaisir » qui firent de la ville, une station balnéaire à la mode.

L’air iodé et la brise légère nous rappellent la proximité de la mer.

D’ailleurs, de petites plages discrètes terminent habituellement les valleuses, ces dépressions formées par d’anciennes rivières et qui drainent leurs verts pâturages jusqu’aux flots.


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Pays de caux : provisions de souvenirs

Cap sur l’ancienne cité-corsaire de Dieppe après un passage obligé à Veules-les-Roses.

Ce bourg ravissant rassemble maisons de pêcheurs, chaumières, moulins à eau, lavoirs et cressonnières, tous lovés sur les rives de la Veules, le plus petit fleuve de France (1 194 mètres).Profondément terrien, le village dispose d’une façade maritime et à marée basse, vous pourrez arpenter sa plage de sable fin ou aller débusquer des vigneaux (bigorneaux) dans les rochers.

La fin du voyage aux Pays de Caux se profile avec la forêt de mâts qui hérissent le port de plaisance immortalisé par Pissarro.

Installations modernes et vieux quartiers de pêcheurs font aujourd’hui de l’ancien port du commerce de l’ivoire un des plus attachants de la côte normande.

De beaux alignements d’immeuble du xviie siècle rappellent son opulence.

Ragaillardi par l’air du large et l’esprit comblé par tant de merveilles, un détour s’impose par l’épicerie d’Olivier, pour faire provision de fromage, cidre, confitures… histoire de repartir sur une impression gourmande.