Confit de canard recettes

Le confit de canard est une conserve de luxe, mais qui fleure bon le terroir. Cet emblème du Sud-Ouest n’est pas à un paradoxe près…

C’est un incontournable du panier gourmand. Le souvenir typique d’une virée dans les Landes ou le Gers. Serti dans sa boîte, on le sort le dimanche ou un soir où l’on a besoin de réconfort. Habitués que nous sommes à acheter notre confit de canard en conserve, il ne nous viendrait guère à l’idée de le mitonner nous-même. Sauf dans le Sud-Ouest où toute bonne ménagère prépare ses confits des après-midi entières. La technique ne requiert pourtant pas la dextérité d’un grand chef.

Elle est connue depuis l’Antiquité, puisque les Romains conservaient déjà la viande de canard dans des jarres, couverte de graisse chaude. Elle se serait répandue plus tard en Europe avec la diaspora juive. Parmi ses prescriptions alimentaires, la religion judaïque interdit en effet le porc (et donc le saindoux), mais aussi la cuisson au beurre. D’où le recours à des volailles grasses, que l’on peut cuire et conserver dans leur propre graisse.

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Dans les campagnes du Sud-Ouest ou de l’Alsace, où s’installèrent les Juifs, la technique de la conservation dans la graisse trouva vite son application dans les campagnes pour faire face aux disettes. Et c’est semble-t-il Henri iv qui fait sortir le confit des réserves domestiques pour le faire entrer sur les tables royales. Élevé à la campagne, il aimait manger à la table des paysans et appréciait grandement la cuisine de son terroir. Aujourd’hui, les épiceries fines le considèrent comme une conserve de luxe, au même titre que le foie gras. C’est que les deux spécialités sont intimement liées.

Comment faire du confit de canard ?

Le confit, comme le foie gras, se réalise avec ce que l’on appelle un canard gras ; c’est-à-dire un canard de Barbarie ou un mulard (un croisement entre deux espèces) qui va être gavé avec du maïs à l’âge adulte. Pour que sa chair soit de bonne qualité, il faut qu’il soit nourri avec une alimentation 100 % végétale et puisse courir en plein air. Après l’abattage, le foie est prélevé et on lève le paletot. Cette opération consiste à désolidariser la carcasse (joliment appelée la demoiselle) de son enveloppe de chair. On obtient alors les magrets, les cuisses, les manchons et la précieuse graisse qui s’est installée entre la chair et la peau.

Une graisse qui va être fondue, puis filtrée, tandis que les cuisses (et éventuellement les magrets) sont couvertes de gros sel pendant 24 à 48 h. Bien essuyées, elles seront ensuite immergées dans la graisse et cuites lentement de 1 à 2 h selon que le confit est ensuite stérilisé ou conservé dans une toupine en grès traditionnelle. Il faudra alors patienter quelques semaines, voire quelques mois, pour le déguster, car tout comme la sardine à l’huile, le confit se bonifie en vieillissant.

 

Confit de canard : sous quelle forme ?

Pris dans sa gangue de graisse, il s’achète en conserve, en bocal ou sous vide. On le trouve en grande surface, dans les épiceries fines et en direct chez le producteur.

Comment conserver le confit de canard ?

En conserve, on peut le garder des années (officiellement quatre ans). Si on le fait soi-même, on peut le garder plusieurs mois en bocal stérilisé et quelques semaines au réfrigérateur, à condition de le recouvrir complètement de graisse, pour que la viande ne soit pas en contact avec l’air.

Comment le cuisiner ?

Débarrassez les cuisses au maximum de leur graisse, en les passant au besoin à une chaleur douce. Puis faites-les dorer à la poêle, afin de rendre la peau croustillante, ou au four, sur une grille, en prenant soin de placer un plat en dessous pour récupérer la graisse. On peut aussi effilocher les cuisses froides à la fourchette pour réaliser un parmentier.

Ses atouts nutritifs

C’est le fameux « paradoxe gersois » : la graisse de canard est riche en acides gras mono-insaturés, protecteurs de l’organisme, à l’inverse des graisses de porc et des animaux de boucherie, très riches en acides saturés. Un bon prétexte pour préparer des pommes de terre à la sarladaise ! Débarrassée de sa graisse, la viande de canard est aussi moins calorique que celle du poulet.

Les accompagnements du confit de canard

Traditionnellement avec des pommes de terre sautées et des cèpes. Il peut aussi enrichir un cassoulet et s’accorde très bien avec le chou ou les lentilles. L’acidité d’une mangue rôtie ou d’une pomme le rendra plus digeste. La douceur de la patate douce lui conviendra aussi très bien.

Comment conserver la graisse de canard ?

Conservez la graisse de canard au réfrigérateur dans un récipient hermétique et utilisez-la pour cuisiner. Elle s’utilise comme du beurre, mais ne noircit pas et donne un bon petit goût aux aliments.

Nos recettes à base de confit de canard

  1. Pot au feu de confit version Thaïe
  2. Salade croquante et confit caramélisé
  3. Parmentier de canard