Avec ses tiges rouges et ses larges feuilles vertes, la rhubarbe se présente comme une fleur, en bouquet. Mais là n’est pas la seule bizarrerie de cette belle venue du Grand Nord.

La rhubarbe, un légume déguisé en fruit

Pour les botanistes, la rhubarbe est une cousine de l’oseille et du sarrasin, et appartient donc à la catégorie des légumes. Originaire de Sibérie et introduite en Europe par Marco Polo, elle fut surnommée « racine barbare » (Rheum rhabarbarum), en référence à sa provenance lointaine. La « sauvageonne » fut employée pendant deux siècles comme remède médicinal avant de sauter dans nos chaudrons, à grand renfort de sucre pour combattre son acidité. L’usage populaire en fit donc un fruit.

Cette plante vivace pousse dans de nombreux jardins. Les Hauts-de-France et le Grand Est sont ses terroirs de prédilection. La rhubarbe que l’on trouve sur les marchés au début du printemps est généralement une variété précoce forcée, cultivée sous châssis. Elle est plus pâle, plus tendre et moins acide que celle de pleine terre. Préférez des tiges fermes, brillantes et croquantes (cassez-en une, le suc doit perler). Cuisinez-la dans les trois jours ou congelez-la, débitée en tronçons.

Comment cuisiner de la rhubarbe ?

Les feuilles de rhubarbe sont riches en acide oxalique, et donc toxiques. Seules les tiges sont comestibles : si vous avez affaire à une jeune rhubarbe, coupez-la simplement en tronçons. Les pétioles plus matures doivent être pelés, soit à l’épluche-légumes, soit en tirant sur les fibres comme pour les côtes de blettes. La tige de la rhubarbe étant gorgée de fibres, vous en verrez vite l’effet sur votre transit. Autre originalité : elle possède une teneur en calcium record dans le monde végétal (86 mg/100 g) pour un taux de calories plancher (10 kcal/100 g). Tout bénéf’, à condition de ne pas ajouter trop de sucre.


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Faire cuire de la rhubarbe

Faites pocher les tronçons sur feu doux dans une casserole avec du sucre et un peu d’eau. Sous l’effet de la chaleur, la rhubarbe se délite et fond tendrement. Utilisez cette compotée acidulée dans une tarte ou un crumble en y ajoutant de la cannelle, de la vanille, du gingembre ou un zeste d’orange. La rhubarbe se marie particulièrement bien avec la banane, la fraise, la pomme et l’abricot.

Rhubarbe : des associations originales

La blogosphère a depuis longtemps dépassé le stade de la compote de mamie. On prône ainsi le mariage rhubarbe-huile d’olive. Une marinade dans l’huile d’olive, un passage sous le gril et une pluie de sucre nous régalent. Le fromage de chèvre se plaît aussi en sa compagnie. Mais LA révélation de l’année concerne la mayonnaise maison. Une cuillerée à soupe de compote de rhubarbe non sucrée ajoutée aux ingrédients habituels donnera à votre mayo une texture et une acidité renversantes.

Jus de rhubarbe express

  1. Laissez macérer des tronçons de rhubarbe dans une passoire au-dessus d’un saladier après les avoir poudré de sucre.
  2. Vous obtiendrez un sirop rose barbe à papa. Allongé d’eau, il forme un bon jus rafraîchissant.

Comment atténuer l’acidité de la rhubarbe ?

Pour atténuer son acidité, laissez-la dégorger (une heure au minimum, une nuit au maximum) taillée en tronçons dans une passoire, avec 10 % de son poids en sucre. Pour préserver son appétissante teinte rosée, deux solutions : soit l’on opte pour de jeunes tiges que l’on n’épluchera pas ; soit on triche un peu en ajoutant, avant la cuisson, une cuillerée de jus de betterave, du sirop de grenadine ou encore quelques feuilles d’hibiscus.

Texte : Dominique Lesbros.

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