10 idées reçues sur le bio

1. Le bio ne contient aucun pesticide

Les cultures biologiques ne doivent pas recevoir de produits phytosanitaires de synthèse. Toutefois, certains traitements issus ou dérivés de substances naturelles, qui sont plus facilement dégradés par l’environnement, peuvent être employés. Par ailleurs, des résidus de pesticides peuvent, malheureusement, se retrouver sur des parcelles bio, si celles-ci se trouvent à proximité de zones polluantes.

2. Les fruits et légumes bio se conservent moins bien

La conservation des fruits et légumes dépend du moment où ils ont été cueillis, et non du fait qu’ils soient bio ou pas. Ainsi, s’ils ont été récoltés à maturité, il faudra les consommer rapidement. S’ils sont récoltés avant maturité et réfrigérés, on pourra les conserver plus longtemps, mais ils contiendront alors moins de vitamines et de minéraux. Et surtout, ils seront moins savoureux !

3. Le bio ne contient pas d'additifs

Si les produits transformés bio sont exempts de colorants, d’arômes chimiques de synthèse et d’exhausteurs de goût, la totalité des additifs n’est pas prohibée pour autant. Toutefois, leur nombre est fortement réduit : une cinquantaine seulement sont autorisés, contre plus de 300 dans l’industrie conventionnelle. L’idée est de n’utiliser que ceux qui sont indispensables à la préparation ou à la conservation des aliments.

4. Les labels ne veulent rien dire

N’est pas labellisé bio qui veut ! Les agriculteurs doivent obéir à un cahier des charges pour obtenir une certification et pouvoir afficher le logo AB (label français créé par le ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation) ou le logo feuille (label européen). Pour les produits non alimentaires, ces certifications sont privées ou associatives, mais elles comportent également de nombreux critères à respecter.

5. Bio et équitable, c'est la même chose

Attention, bien que dans les deux cas l’idée sous-jacente soit celle d’une production plus éthique et responsable, un produit peut être bio sans être équitable, et vice versa. En effet, le premier répond à des normes agricoles et d’utilisation des ressources naturelles, alors que le second s’attache à des règles relatives au commerce, garantissant les droits des producteurs et des travailleurs.

6. Le bio génère moins de gaz à effet de serre

Acheter un produit bio n’est pas synonyme de limitation de l’impact carbone. En effet, si vous choisissez des tomates venues d’Espagne, il faut prendre en compte le transport. Et si ces tomates sont cultivées en France mais en plein hiver sous des serres surchauffées, la facture environnementale sera également plus salée que celles de l’agriculture conventionnelle produites en plein été. Il est donc important d’opter au maximum, en plus du bio, pour des produits locaux et de saison.

7. Manger bio n'est pas meilleur pour la santé

Dans la mesure où les pesticides et les additifs sont fortement limités dans les produits bio, on peut raisonnablement affirmer qu’ils sont meilleurs pour l’organisme qu’un équivalent conventionnel. Les listes d’ingrédients sont aussi généralement moins longues dans le bio. Mais manger bio ne suffit pas pour être en bonne santé : faire des repas équilibrés et pratiquer une activité physique régulière reste indispensable.

8. Le bio à meilleur goût

Ce n’est pas une garantie. Mais si, en plus du critère du bio, vous choisissez vos fruits et légumes en respectant les saisons et si ceux-ci sont bien récoltés à maturité, au moment où ils sont gorgés d’arômes, de vitamines et de minéraux, alors leur saveur sera effectivement renforcée, et votre cuisine n’en sera que plus goûteuse.

9. Manger bio, c'est manger équilibré

Si on consomme des produits ultra-transformés, les choisir estampillés bio ne fera malheureusement pas grande différence : les quantités de gras et de sucres seront identiques à celles d’un produit non bio. Ainsi, si vous engloutissez un paquet de chips bio à l’apéritif, les conséquences sur votre santé et votre ligne seront sensiblement les mêmes.

10. Les produits de beauté bio sont moins efficaces

Répondant aux exigences élevées d’organismes de certification – qui imposent, à l’image de Cosmos ou de Cosmébio, un pourcentage élevé d’ingrédients naturels et issus de l’agriculture biologique dans les formules –, et constamment améliorés par les fabricants, les cosmétiques bio n’ont aujourd’hui plus grand-chose à envier aux versions conventionnelles. C’est donc naturellement qu’ils ont conquis nos salles de bains !

(Article publié dans le magazine Saveurs Green n° 13, 2022)