En vacances, on rêve tous de tomber sur LA pépite culinaire du coin. Mais en terrain inconnu, il n’est pas rare de tomber sur un restaurant "attrape-touristes", où la beauté des lieux l’emporte souvent sur la qualité en cuisine. Alors, comment éviter la déception ? Le HuffPost a posé la question à plusieurs pros de la restauration et de la cuisine.

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Déco, menu, fréquentation… Comment flairer le piège à touristes ?

Premier réflexe : scruter l’ambiance dès l’extérieur. Un accueil trop démonstratif, des rabatteurs insistants ou un décor kitsch doivent vous mettre la puce à l’oreille. "Les endroits à thème trop voyants, ou tout bar de plage couvert de billets de 1 dollar, sont probablement des pièges à touristes", prévient l’expert en restauration Jason Scher. Okan Kizilbayir, chef d'origine turque au Ritz-Carlton d’Amelia Island (Etats-Unis), confirme : "En Turquie, des hôtes vous parlent sans arrêt pour vous faire entrer et vous promettent des réductions… c’est rarement bon signe."

Le menu peut lui aussi en dire long sur la qualité du lieu. Un panneau en plastique, recouvert de photos de plats traduits en plusieurs langues ? Fuyez, conseille Piero Premoli, chef exécutif chez Pricci à Atlanta (Etats-Unis). Jared Hucks, chef-propriétaire de The Alden, évite systématiquement les restaurants "situés sur les chemins les plus fréquentés, avec des menus multilingues affichés à l’entrée". Ces établissements misent souvent sur le passage, pas sur la cuisine.

Même méfiance face aux cartes interminables. "Trop d’articles au menu, trop de styles ou de régions différentes… Un restaurant qui veut plaire à tout le monde ne cuisine probablement ni de saison, ni avec cohérence", note M. Kizilbayir. Piero Premoli, de son côté, se méfie des "entrées et frites à volonté", typiques des établissements qui misent sur les surgelés.

Et côté desserts ? Là aussi, certains détails trahissent une production industrielle. Pour la cheffe Martinez, des classiques trop répandus comme le cheesecake ou le fondant au chocolat sont rarement faits maison. "La crème glacée est généralement fournie par un distributeur, sauf mention contraire", ajoute-t-elle. Si les desserts manquent de descriptions précises et sont tous décorés à l’identique — crème chantilly, fraise en forme de rose, sucre glace —, il y a peu de chances qu’un chef pâtissier en soit à l’origine.

Autre astuce : observer la clientèle. S’il n’y a que des touristes comme vous dans la salle, méfiez-vous. "Quand je mange des tapas en Espagne, je veux entendre parler espagnol autour de moi", confie Santiago. Jared Hucks adopte la même stratégie : "Je cherche les restaurants sans touristes." Et pour savoir si un lieu plaît aux locaux, un passage par les avis en ligne peut être utile. "Si je vais au Portugal et que toutes les critiques sont en anglais, c’est un red flag", résume Santiago.

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En résumé, même si un établissement bondé et proche des lieux touristiques peut rassurer, c’est rarement un bon endroit pour manger. Une adresse authentique saura se faire discrète, que voulez-vous… Il faut la mériter ! Voyager, c’est aussi l’occasion de se laisser surprendre, alors prenez le temps de déambuler et d’écouter votre instinct.

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