Adoptée sans précaution, cette habitude alimentaire à la mode inquiète les nutritionnistes

Depuis quelques mois, une nouvelle obsession s’impose sur les réseaux sociaux : augmenter massivement son apport en fibres. L’objectif semble fondé. En France, seules 13 % des personnes atteignent les 25 g de fibres recommandées par jour, alors que ces dernières jouent un rôle clé dans la digestion et pourraient contribuer à réduire le risque de maladies inflammatoires.

Sur le papier, enrichir son alimentation en céréales complètes, légumineuses et autres végétaux va donc dans le bon sens. C’est précisément ce raisonnement qui a fait émerger la tendance #beantok, consistant à consommer des quantités très importantes de haricots ou de légumineuses chaque jour. Problème : comme le rappelle une experte dans le New York Post, cette pratique peut rapidement devenir contre-productive.

Ne pas confondre tendance et bon sens nutritionnel

Kirsten Jackson, diététicienne, rappelle que "l’apport moyen en fibres aux États-Unis n’est que de 10 g, soit environ 30 % de ce qu’il devrait être". Autrement dit, le corps n’est absolument pas préparé à encaisser une hausse brutale. "Deux tasses de haricots secs contiendraient environ 25 g de fibres, ce qui est une énorme augmentation d’un coup et pourrait entraîner un certain nombre de symptômes digestifs", poursuit-elle. Résultat : ballonnements, douleurs abdominales, inconfort ou troubles digestifs risquent très vite d'apparaître — preuve qu’une tendance, même bénéfique sur le papier, peut devenir problématique lorsqu’elle est adoptée sans progressivité.

Les tendances bien-être et healthy food, même lorsqu’elles reposent sur des bases scientifiques, ne doivent jamais remplacer une approche graduelle et adaptée. Augmenter son apport en fibres reste une bonne idée, mais de manière progressive, en écoutant les signaux de son corps et en diversifiant les sources.

Le conseil de la professionnelle : introduire les légumineuses au fur et à mesure dans alimentation, en commençant par de petites quantités et privilégier les produits en conserve dans un premier temps, qui sont plus digestes.