
Comment reconnaître un vrai melon de Cavaillon, juteux et sucré à souhait
En main, il est jaune et rond… On le palpe, on le sent et on salive déjà en attendant de passer à table.
La belle et longue saison du melon de Cavaillon
Qu’a-t-il de plus que les autres, ce melon dit "de Cavaillon" ? C’est un melon de type "charentais jaune" (par opposition au type "charentais vert"), cultivé en Provence, le long de la vallée de la Durance. Son aire d’appellation couvre quatre départements : le Vaucluse, les Bouches-du-Rhône, les Alpes-de-Haute-Provence et le Var. L’étendue et la diversité de la zone de production permettent un échelonnement de sa culture. Ainsi, les premiers melons s’épanouissent en plaine dès le mois de mai puis les récoltes s’enchaînent sur les coteaux ensoleillés jusqu’au mois de septembre.
Comment le choisir ?
Votre melon peut être lisse ou écrit, c’est-à-dire brodé de fils clairs et épais, posés sur une peau ferme. Il doit absolument compter dix tranches ; ceux qui en ont neuf ou onze donnent en bouche un goût sans intérêt, une chair passée et sans sucre. La répartition de chaque glabe ou tranche doit être bien marquée par un filet vert bleuté. Ensuite, regardez le pécou – le nom donné à Cavaillon à la queue du melon. Quand il commence à se décoller, le melon a atteint son stade de maturité optimum. Sentez ensuite le pécou (et non le mamelon comme beaucoup le font) qui doit embaumer. Soupesez enfin le fruit, qui doit être lourd. Visez enfin pour ultime confirmation l’étiquette "Melon de Cavaillon".
D’où vient cette fameuse réputation ?
Les melons de Cavaillon ont de tout temps été reconnus. Dès le début du XIXe siècle, l’administration municipale recevait déjà de nombreux courriers sollicitant l’envoi de graines de melon ; requêtes en provenance d’autres régions de France mais aussi de Sardaigne, d’Algérie, d’Égypte, du Mali ou encore de Guyane. Alexandre Dumas, gastronome hors pair, avait passé un accord en 1864 avec la ville de Cavaillon : il envoyait ses livres à la bibliothèque municipale en échange d’une rente viagère de douze melons par an ! En 1870, l’arrivée du PLM (train reliant Paris, Lyon et la Méditerranée) catapulta les melons cavaillonais sur l’axe rhodanien et vers Paris, assurant un écoulement extraordinaire et une popularité croissante. Populaire mais pas galvaudé, ce maître melon est jalousement protégé par la Confrérie des chevaliers de l’Ordre du melon (créée en 1987) et plus récemment par le syndicat des maîtres melonniers de Cavaillon (2002). Depuis février 2025, le melon de cavaillon bénéficie d'une IGP.
(Article publié dans le magazine Saveurs n° 177, 2010)